第2个回答 2010-11-03
阿尔萨斯地区自古以来属于德语圈,几乎全部的居民在当时都以阿尔萨斯语(德语的一种方言)为母语.而参加过普法战争的都德出身于普罗旺斯(法国靠近意大利边境,语言与法语差别不大),不太可能理解阿尔萨斯地区居民的心情.都德在作品中写道,阿梅尔老师说:"德国人可能要这样说:'你们都自称为法国人.但你们却连你们的语言(法语)都不会说,不会写吗?'"(之后,又反省说不光是弗朗茨及学生们的责任,同时也是没有认真教大家国语的老师们的责任)
可见,阿尔萨斯的小学生们既不会说也不会写作为国语的法语,必须到学校学习法语.阿梅尔老师实际上处在对这些以阿尔萨斯语为母语的阿尔萨斯人,强加上法语作为"我们的语言"乃至"国语"的立场,但在这篇小说中这一点被刻意隐藏了
在法国,这篇文章由于采用"国语"这一意识形态,否定了语言的多样性,具有较强的政治色彩,无法被入选入教科书(现在这篇文章尚残留在教科书里的只有中国,日本从1985年起从教科书中删除了这篇文章)
上面有人说阿尔萨斯人遭"异族"蹂躏,可事实上对阿尔萨斯人来说,法国人才是"异族".阿尔萨斯人的语言,文化都与德国人相差无几.阿尔萨斯人一直处于很异常的状况,在法国人看来,阿尔萨斯人是德国人;在德国人看来,阿尔萨斯人又不是完全的德国人,是被法国文化"污染"了的二等德国人
附:原文节选:
Ce matin-là, j'étais très en retard pour aller à l'école, et j'avais grand-peur d'être grondé, d'autant que M. Hamel nous avait dit qu'il nous interrogerait sur les participes, et je n'en savais pas le premier mot. Un moment, l'idée me vint de manquer la classe et de prendre ma course à travers champs. Le temps était si chaud, si clair ! On entendait les merles siffler à la lisière du bois, et dans le pré Rippert, derrière la scierie, les Prussiens qui faisaient l'exercice. Tout cela me tentait bien plus que la règle des participes ; mais j'eus la force de résister, et je courus bien vite vers l'école.
En passant devant la mairie, je vis qu'il y avait du monde arrêté près du petit grillage aux affiches. Depuis deux ans, c'est de là que nous sont venues toutes les mauvaises nouvelles, les batailles perdues, les réquisitions, les ordres de la commandature ; et je pensai sans m'arrêter : ? Qu'est-ce qu'il y a encore ? ?. Alors comme je traversais la place en courant, le forgeron Watcher, qui était là avec son apprenti en train de lire l'affiche, me cria :
- Ne te dépêche pas tant, petit ; tu y arriveras toujours assez t?t, à ton école !
Je crus qu'il se moquait de moi, et j'entrai tout essoufflé dans la petite cour de M. Hamel.
D'ordinaire, au commencement de la classe, il se faisait un grand tapage qu'on entendait jusque dans la rue, les pupitres ouverts, fermés, les le?ons qu'on répétait très haut tous ensemble en se bouchant les oreilles pour mieux apprendre, et la grosse règle du ma?tre qui tapait sur les tables : ? Un peu de silence ! ?. Je comptais sur tout ce train pour gagner mon banc sans être vu ; mais, justement, ce jour-là, tout était tranquille, comme un matin de dimanche. Par la fenêtre ouverte, je voyais mes camarades déjà rangés à leurs places, et M. Hamel, qui passait et repassait avec la terrible règle en fer sous le bras. Il fallut ouvrir la porte et entrer au milieu de ce grand calme. Vous pensez si j'étais rouge et si j'avais peur ! Eh bien ! Non. M. Hamel me regarda sans colère et me dit très doucement :
- Va vite à ta place, mon petit Franz ; nous allions commencer sans toi.
J'enjambai le banc et je m'assis tout de suite à mon pupitre. Alors seulement, un peu remis de ma frayeur, je remarquai que notre ma?tre avait sa belle redingote verte, son jabot plissé fin et la culotte de soie noire brodée qu'il ne mettait que les jours d'inspection ou de distribution de prix. Du reste, toute la classe avait quelque chose d'extraordinaire et de solennel. Mais ce qui me surprit le plus, ce fut de voir au fond de la salle, sur les bancs qui restaient vides d'habitude, des gens du village assis et silencieux comme nous : le vieux Hauset avec son tricorne ; l'ancien maire ; l'ancien facteur ; et puis d'autres personnes encore. Tout ce monde-là paraissait triste ; et Hauset avait apporté un vieil abécédaire mangé aux bords qu'il tenait grand ouvert sur ses genoux, avec ses grosses lunettes posées en travers des pages.
Pendant que je m'étonnais de tout cela, M. Hamel était monté dans sa chaire, et de la même voix douce et grave dont il m'avait re?u, il nous dit :
- Mes enfants, c'est la dernière fois que je vous fais la classe. L'ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l'allemand dans les écoles de l'Alsace et de la Lorraine. Le nouveau ma?tre arrive demain. Aujourd'hui, c'est votre dernière le?on de fran?ais. Je vous prie d'être bien attentifs.
Ces quelques paroles me bouleversèrent. Ah ! Les misérables, voilà ce qu'ils avaient affiché à la mairie. Ma dernière le?on de fran?ais ! Et moi qui savais à peine écrire ! Je n'apprendrais donc jamais ! Il faudrait donc en rester là ! Comme je m'en voulais maintenant du temps perdu, des classes manquées à courir les nids ou à faire des glissades sur la Saar ! Mes livres que tout à l'heure encore je trouvais si ennuyeux, si lourds à porter, ma grammaire, mon histoire sainte me semblaient à présent de vieux amis qui me feraient beaucoup de peine à quitter.